AIT SAADA, mon village natal

AIT SAADA, mon village natal

Récits et Images de la lointaine Kabylie ou les Chroniques d'un terroir déchiré entre traditions et modernité.


Zidir au lieu de Idir insiste-t-il !

Publié par Idir AIT MOHAND ou Matricule S/5341 sur 8 Septembre 2020, 20:20pm

Par ces temps de crise sanitaire, il ne faut pas tomber malade dans ma commune de Yattafène et pour cause : ce ne sont pas les consultations médicales qui font défaut, mais l’achat de médicaments auprès de l’unique pharmacie sise au chef-lieu de commune. En effet, quand  l’époux de la pharmacienne est derrière le comptoir, il ne faut pas espérer être servi normalement comme partout ailleurs car il va vous chercher des poux pour vous renvoyer bredouille.

Vous lui demandez n’importe quel médicament vendu librement et sans ordonnance, il vous répond : présentez-moi une ordonnance. Une fois, je voulais acheter un collyre ou même une pommade ophtalmique, il m’a remballé en me disant ceci : je ne peux vous donner que du sérum  physiologique pour les yeux et rien d’autre.

Le comble, je venais de prendre le dernier comprimé hypotenseur qui me restait. Donc, muni d’une ordonnance ci-dessus, je me présente à la pharmacie et lui tends ma carte Chifa ainsi qu’une ordonnance pour renouveler mon traitement auquel je suis soumis à vie et que je dois prendre quotidiennement.

Le bonhomme dissèque ma carte Chifa et l’ordonnance, puis a trouvé un argument qui m’a laissé pantois et auquel je ne m’y attendais pas du tout. Il me dit, je le cite : Il y a une erreur sur le nom ? De quelle erreur s’agit-il ? Lui dis-je. Il me répond : il est écrit Ait Mohand Zidir !

Alors, je lui fais savoir qu’il n’existe pas un Kabyle portant ce nom et de plus c’est ma belle-fille, médecin urgentiste à la protection civile, qui a rédigé cette ordonnance et qu’elle ne va pas m’inventer un autre nom que celui que je porte depuis ma naissance. Malgré cela, il a refusé de me servir argumentant un rejet de la caisse de sécurité sociale.

Pire que tout cela, un assuré social qui répond aux initiales d’A.O m’avait parlé d’une arnaque qu’il a subie de la part de ce monsieur. Un jour, il fut convoqué par CNASS lui demandant de rembourser les médicaments qui ne sont pas pris en charge par les assurances et qui leur étaient débités. Il se trouve que le bonhomme en question détachait les vignettes en rouge et les faisait facturer. A son corps défendant, A.O a doublement payé ses médicaments en remboursant les sommes qui lui sont dues après les avoir payés en espèce à la pharmacie.

Par contre, pendant l’hiver passé, j’étais pris d’une grippe et ma belle-fille me recommanda, entre autres antibiotiques, du Solupred  qui est corticoïde et je m’étais fait servir sans ordonnance et bien gentiment par une dame dans cette même pharmacie. C’est à ne rien comprendre ?

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