AIT SAADA, mon village natal

AIT SAADA, mon village natal

Récits et Images de la lointaine Kabylie ou les Chroniques d'un terroir déchiré entre traditions et modernité.


Aveu pour des vœux pieux

Publié par Idir AIT MOHAND ou Matricule S/5341 sur 26 Décembre 2021, 10:31am

Dois-je faillir à l'usage de la formulation des vœux à l'occasion de chaque fin d'année ? Non, il me prend envie de dire quelque chose pour me donner le sentiment d'appartenir encore à cette humanité qui va à sa perte. Donc, je vais me démarquer du cliché  habituel pour dire ma pensée en ces moments d'angoisse et d'inquiétude qui emboîtent le pas à l'assurance et à l'espérance.

2021 a été une année terrible, plus terrible que 2020 pour beaucoup d'entre-nous Algériens qui avons souffert sur plusieurs plans : Pandémie, accidents, mortalité subite, sécheresse, pénuries, incendies, inondations, répression etc., la liste est longue...

Que faut-il espérer de 2022 ? Je voudrais que mon pessimisme qui ne m'a jamais trahi, me lâche un moment pour faire comme tout le monde et souhaiter de bonnes fêtes de fin d'année, présenter mes vœux à l'occasion de l'année qui va suivre à partir de samedi prochain et me donner l'illusion d'un espoir en des jours meilleurs. Mais, ce serait me forcer à aller à contresens de ma pensée et rejoindre ainsi le "tout va bien" d'un système et ses satellites qui le composent.

Non, je ne suis pas de ceux qui, pour une coupe arabe de football, ont laissé éclater leur euphorie symptomatique le temps de : One, two, three... Non, je refuse de me ranger de ce côté-là, tout comme je refuse de rejoindre les rangs de l'immense majorité qui fanfaronne sur la mort, prétextant que la vraie vie c'est dans l'au-delà. Non, je ne suis ni d'un côté, ni de l'autre, je suis l'éternel rebelle aux idées reçues et l'intransigeant partisan de la vérité que le mensonge tous azimuts a noyé au fond des abysses.

Si ce n'était que le pandémie qui touche le monde entier, je ne suis qu'un énième élément de la population. Si ce n'était que le malheur qui frappe l'Algérie, je ne suis qu'un citoyen au milieu des autres. Si ce n'était que les soucis de santé dus à l'âge de mes artères, je comprendrais naturellement. Malheureusement, il y a pire, c'est mon entêtement à vouloir coûte que coûte nager à contre-courant des crues au lieu de me laisser emporter par les flots qui débordent dans les esprits.

Face à une situation désastreuse et insoluble, il ne reste plus qu'à se satisfaire des soupirs pour évacuer le trop-plein de la marmite qui bouillonne et qui, à défaut d'exploser, elle risque d'imploser.

Comme le dit si bien l'adage : "Il ne restera dans l'oued que ses galets" ! Pire que ça, même les galets ont disparu, emportés par la tornade qui s'abat sur ce pays.

Donc, comme le veut l'usage en cette fin d'année, je souhaite à tous les naufragés du destin; d'avoir beaucoup de courage pour affronter les aléas de la vie et oser garder l'espoir pour une vie meilleure.

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