AIT SAADA, mon village natal

AIT SAADA, mon village natal

Récits et Images de la lointaine Kabylie ou les Chroniques d'un terroir déchiré entre traditions et modernité.


Lettres Kabylo-Basquaises

Publié par Idir AIT MOHAND ou Matricule S/5341 sur 19 Novembre 2018, 15:26pm

 

Si tu veux bien faire suivre à tes amis Kabyles.
Tant d'années nous unissent, lui et moi, tant d'années que lui-même voulait mettre en verbe : un penseur de chez lui et moi penseur de bien loin. On se salue dans nos langues "Azul" et "Egun", on se dit amis et faisons tout pour l'être. On s'échange et échange. L'un est soi-disant analphabète, l'autre un peu plus instruit, peut-être au sens de l'autre...
Lui me contacte de ses cimes et moi de bien moins haut.

Azul à tes amis de chez toi, qu'ils soient d'ici ou de là-bas : "Azul" et "Egon on" :
-> https://www.youtube.com/watch?v=6Ax16zIBnPs
Le langage des sourds étant universel, ni Basque, ni Kabyle...
Un jour ou l'autre Idir et moi disparaitront, qui avons des fils et filles, des petits-fils et filles, des héritiers(es), à qui notre sang donne tout son sens...

Je voudrais adresser à Ait Saada tous mes vœux et espoir qu'un jour, sans doute lointain, mais jamais impossible, que je puisse mettre mes chaussures de randonnées sur les pentes qui mènent à vos brebis et oliviers.

Et si je puis monter plus haut encore, sur des sommets dont le chemin vous est secret, alors je serai comblé d'avoir foulé, comme je l'ai tant fait, les sentiers et les monts de ceux qui en connaissent tous les secrets.

A ton ami, ce paradoxal inconnu...

Aigle ou tourtereau, condor ou passereau, tigre ou démon, regarde et sens. Hume le mois de mai et sens la rose et ses épines, goûte au miel et au fiel, sens le vent courber tes oliviers, crois en demain et aux autres.

La plume au vent disperse le sens, le sable en est son linceul. Les cimes en dissipent les contours, les monts en dessinent les frontières. Du moins aide-t-elle à les dessiner. De part et d'autre...

Il n'y a pas de pauvres gens, juste de pauvres hères qui ne savent pas quoi faire. Juste parce qu'ils ne savent pas...

Ils sont alors les proies du "pouvoir", de tous les pouvoirs, temporels et intemporels, tout ce qui leur promet mieux, ici-bas ou là-bas.

Sois aigle, condor, épervier ou tout autre rapace qui fond sur sa proie. Ne sois jamais charognard qui se délecte de la carcasse des autres, qui attend le repas des autres, qui attend la mort pour agir et faire son œuvre.

Et si tu crois que j´ai eu tort, respire un peu le souffle d´or qui me pousse en avant. Fais comme si j´avais pris la mer, j´ai sorti la grand´voile et j´ai glissé sous le vent. Fais comme si je quittais la terre, j´ai trouvé mon étoile, Je l´ai suivie un instant sous le vent. Toi comme moi, glissons sous le vent et les étoiles. Toi et moi, ami, voguons sur tout et rien, sur l'écrit et les cris.

Quand nous serons charognes de nos idéaux, putréfiés et honnis, ils cracheront sur nos tombes. Tant va la cruche à l'eau...

Pourtant, il n’est de nous et de bien d'autres que cela bien autrement. Ce qui me fait penser à l'ultime, ce qui fait que l'on soit si loin que tout le monde vous oublie. Quand on regarde derrière les choses qui cachent l'invisible, que le ciel même masque, que le vent caresse sans en prodiguer aucun bienfait, que les hommes se chargent de charger de poudre et de sang, quel Dieu Inca les guide ?

Demain sera ou ne sera pas. Il sera pour ceux qui le veulent...

Salaber

 Ainsi est mon ami Salaber qui s’est volontairement banni de tous les supports Internet qu’il avait créés et qui s’est retiré du monde consumériste pour se consacrer aux enfants et aux animaux.

Nos emails entre 2010 et 2015 dans toute leur transparence--- > Lien

 

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