AIT SAADA, mon village natal

AIT SAADA, mon village natal

Récits et Images de la lointaine Kabylie ou les Chroniques d'un terroir déchiré entre traditions et modernité.


Retour d'écho à l'occasion du nouvel an

Publié par Idir AIT MOHAND ou Matricule S/5341 sur 30 Décembre 2013, 08:53am

Catégories : #Mes articles

 

« Cette année qui s'achève m'a vu bien sombre et mélancolique. J'y ai rencontré le pire et très rarement le meilleur. Les professions de foi ont été légion, les promesses gratuites, les engagements dilettantes, au mieux.

Personne ou presque ne sait plus ce qu'il veut mais ce qu'il ne veut pas. Plus aucun idéal, plus de conscience, plus de fraternité. Ce que veut l'un devient pétition, ce qu'il dit parole d'évangile, la rumeur devient biblique.

J'ai longtemps été partagé, ces derniers temps, entre l'être et le soi. Je te laisse faire la différence entre ces deux notions. J'y ai presque perdu mon âme entre l'animal et l'Homme. J'y ai perdu argent, considération et temps. Et le temps est inestimable pour chacun d'entre-nous.

Se consacrer à soi est à mon sens sacrilège, "être" est du visu de l'autre un affront. Voter ou ne pas voter n'a plus aucun sens : il ne s'agit que d'enrichir un clan au détriment d'un autre. La loi s'impose à tous mais pas à tous équitablement.

Le pire est sans doute de vouloir, prôner, et imposer le communautarisme et non pas la diversité. Diviser pour régner semble être la devise de tous. Donc légitimer la répression au nom de tous et non pas le dialogue et la négociation. "Je vous ai compris" disait de Gaulle. Ils ont tout compris depuis...

Ainsi vois-je le monde, hors religion ou modèle idéologique. Cela arrange "tout le monde" pour faire avaler toutes les turpitudes d'un pouvoir qui n'a d'autre intérêt que lui-même. Des pauvres et des hères, des fils, des maris et des frères, des femmes, des épouses et des sœurs, vont sans doute mourir pour assurer le pouvoir de ceux qu'ils voudraient combattre.

La démocratie est morte d'elle-même : d'avoir été confisquée, d'être devenue l'apanage d'une nouvelle aristocratie soi-disant au service de chacun, légitimée par des urnes bourrées de promesses et de mensonges. Ils nous tuent de ne rien vouloir comprendre et tout vouloir imposer.

Des milliards de dollars et d'euros sont dépensés pour faire la guerre et bien peu pour faire la paix. Des générations sont sacrifiées pour le seul profit de quelques uns, payé par tous (selon le principe que les profits sont toujours individualisés alors que les pertes sont toujours mutualisées !)...

2014 sera t-il différent ? Peut-être... ».

Ainsi est mon ami Salaber qui m’a adressé ces quelques paragraphes dans un message à titre privé.

Ainsi est celui que je considère comme mon binôme qui, au-delà de nos opinions qui convergent vers le même idéal, possède ce qui m’a toujours fait défaut : « les diplômes attestant d’un niveau d’instruction ».

Ainsi est Salaber qui écrit pour moi afin de m’éviter une réelle souffrance quand, je le cite, l’orthographe, la conjugaison, les temps & modes deviennent des maîtres exigeants et sévères.

Et c’est ainsi que naquit une amitié entre Salaber et moi qui sommes deux guérilleros sans armes ayant comme seul bagage la mesure et le poids des mots que nous avons à dire.

Voici donc pour l’usage qui recommande de lâcher quelques mots sur 2013 avant de présenter des vœux improbables pour l’année qui suit. Et pour ne pas être en marge d’une société défaite depuis bien longtemps, j’ose espérer une bonne année 2014.   

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