AIT SAADA, mon village natal

AIT SAADA, mon village natal

Récits et Images de la lointaine Kabylie ou les Chroniques d'un terroir déchiré entre traditions et modernité.


Portraits de Kabylie

Publié par Idir AIT MOHAND sur 18 Mai 2011, 18:17pm

Catégories : #Mes articles

Portraits de Kabylie

Entre le rêve et l’imaginaire de mon personnage "Ali le malchanceux", il y a cette photo bien réelle qui marque une journée un peu particulière en cette matinée de Mai. Nous voici en pleins labours à Vlehkem qui a permis cette rencontre autour d’une vieille pratique qu’il serait bien dommage de remiser aux oubliettes. En effet, si nos ancêtres ont utilisé la charrue et les bœufs, c’est parce qu’ils n’avaient pas d’autres choix à faire devant la nature de nos terrains. Aujourd’hui, la tendance étant au modernisme qui n’apporte pas grand-chose dans ce cas de figure, il faut souhaiter que le flambeau de nos aînés, soit repris et que sa flamme ne s’éteindra pas.

Avant de rendre un vibrant hommage à cette équipe que je vais présenter, je tiens à remercier tout d’abord l’auteur de cette photo qui, comme toujours, a fait le déplacement avec sa caméra pour filmer cette séquence que nous verrons bientôt sur bien des supports. Mon ami Mohamed Tabèche qui n’est pas à décrire, est ce bénévole engagé volontaire pour la défense de l’environnement. Infatigable, il sillonne le Djurdjura avec sa caméra dans le but d’éveiller les consciences et rappeler que nous avons une culture millénaire qui fait notre richesse. Il faut espérer que la peine qu’il se donne pour promouvoir notre patrimoine, ne soit pas vaine.

L’autre personne à qui je tiens à témoigner tout mon respect et mon admiration pour ce qu’elle est, n’était pas présente à cette rencontre. Les échanges de connaissances que j’ai eu à partager avec elle sur Internet et sur le terrain, ont dévoilé une grande dame digne de ce nom pouvant servir de modèle pour notre société. Dommage qu’elle se veut discrète, non pas par crainte de quoi que ce soit, mais par pure modestie. Militante des droits de l’homme, ayant activé longtemps pour les droits de la femme en Algérie, elle continue son combat en Kabylie pour la noble cause qu’est la mise en valeur de nos terres. Cette dame au parcours fulgurant, s’investit dans l’agriculture où elle consacre tous ses efforts à développer l’arboriculture et l’apiculture en milieu rural.

De gauche à droite sur la photo, on peut voir :

- Le jeune cultivateur Mostéfa Boudinar qui a pris la relève de ses aînés afin que ce noble métier ne se perde pas. Dès son jeune âge, il a appris à conduire les bœufs et à les traiter en tant qu’animaux qui nécessitent une attention particulière.

- Messaoud Ahmed Said, malgré le poids de sa soixantaine d’années qu’il porte assez bien, n’est pas prêt de lâcher la pioche. Aimant les travaux agricoles, c’est de bon cœur qu’il accepte toutes les besognes. Un travail bien fait, est pour lui une récompense.

- Moi-même, j’en ai déjà trop dit.

- Yahia Challali, notre artisan est aussi un artiste aux multiples talents. Grand spécialiste en tous genres, rien ne lui échappe. On le découvre à peine et l’intérêt qu’il suscite peut lui ouvrir d’autres horizons.

- Arav Ould Amer, cet octogénaire à qui Tabèche a consacré un documentaire, a tenu la charrue et conduit les bœufs pour la circonstance pendant un moment. N’ayant jamais fréquenté l’école, mais érudit dans pas mal de domaines, il n’hésite pas à payer quelqu’un pour lui faire la lecture d’un livre. Très cultivé et expert du langage, c’est toujours un plaisir de discuter avec lui.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :