AIT SAADA, mon village natal

AIT SAADA, mon village natal

Récits et Images de la lointaine Kabylie ou les Chroniques d'un terroir déchiré entre traditions et modernité.


Projection dans le futur

Publié par Idir AIT MOHAND ou Matricule S/5341 sur 4 Juillet 2012, 15:09pm

Catégories : #Mes articles

 

Jeudi 5 juillet 1962, jeudi 5 juillet 2012, 50 années séparent ces deux dates. Ce cinquantenaire qui coïncide avec le même jour de semaine, ne reviendra que dans 3 siècles et demi en 2362. Et comme par hasard, ce fameux jeudi marquera encore l’anniversaire du quadruple centenaire de l’Algérie en 2412, puis il faudra attendre longtemps avant de retrouver ce même jour de semaine en 2762 etc.

Que ceux qui rêvent de vivre aussi vieux pour continuer à présider aux destinées de ce pays, sachent que tout est possible puisque certains prophètes bibliques auraient vécu autant. Ceci n’est valable que pour les caciques indétrônables du pouvoir absolu.

Quant aux autres, partisans de l’autonomie, qui se font des illusions au sujet d’un retour des amazighes, occupant un vaste territoire allant de la vallée du Nil jusqu’à l’Atlantique, il est clair qu’ils n’assisteront pas à l’heureux événement de 2762. Non, ceux-là ne sont pas aussi stupides pour espérer aller jusque-là et voir l’Algérie retrouver son prestige d’antan.

On est loin d’ici, on est aussi loin de partout ailleurs du fantasme que cultivent quelques intellos d’exilés à l’autre du bout du monde. Eh oui, quand le peuple Amazigh avait décidé de brader son burnous pour s’habiller d’un accoutrement d’importation, il ne savait pas que les futures générations allaient en souffrir.

Qu’en sera-t-il de l’avenir de ce pays ou des pays voisins ayant fait partie du vaste territoire Amazigh ? Le statut quo, imposé par la majorité, ne permet aucun espoir d’un retour à une vie normale, ni demain, ni même dans un lointain futur. En adoptant un modèle de société peu recommandable, la majorité s’est soustraite volontairement de ses racines et, par conséquent, elle a accepté de gommer son identité pour se travestir dans un moule périmé dans lequel elle se sent à l’aise. Dépourvue de ses valeurs et ayant perdu ses repères, cette majorité qui refuse d’ouvrir les yeux, se recherchera toujours et encore sans jamais aboutir à quoi que ce soit.

L’Algérie, à l’instar de ses congénères qui ont vendu leurs âmes il y a bien longtemps en échange d’une utopique illusion de bien-être, ne peut pas et ne pourra jamais être autre chose qu’une nation composite.

Bien que n’ayant pas vendu mon âme, ce sacré 5 juillet, marquant l’anniversaire de la jeune république, me parachute vers l’année 1942 qui reste gravée dans les mémoires. Guerre mondiale, famine, épidémies de typhus et de choléra, étaient le lot des pauvres gens. Comme si cela ne suffisait pas, la nature en rajouta de plus belles, crachant sur les pauvres populations toute sa colère.

Depuis, rien n’a changé pour cette pauvre Algérie qui, après avoir subi la guerre, connaîtra l’agitation et le fanatisme. Je ne peux pas oublier ce jeudi 5 juillet 1962, quand toutes les régions d’Algérie se ruèrent sur la capitale pour fêter l’indépendance. Ce jour-là, j’oubliais mes 20 ans, occultés par le couronnement de mon pays auquel j’y avais cru. Mon engouement aux deux anniversaires, le mien et celui de l’Algérie, s’est estompé peu à peu au fil des années. Aujourd’hui, ils ne représentent à mes yeux qu’une banale journée sans intérêt. Une journée comme les autres que j’aurais aimé qu’elle passe sous silence.

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