AIT SAADA, mon village natal

AIT SAADA, mon village natal

Récits et Images de la lointaine Kabylie ou les Chroniques d'un terroir déchiré entre traditions et modernité.


Mon coup de coeur d'aujourd'hui

Publié par Idir AIT MOHAND ou Matricule S/5341 sur 24 Mai 2013, 15:16pm

Catégories : #Mes articles

S’il m’arrive souvent, sur un coup de gueule, de poster ici-même quelques impressions à propos de ceci ou de cela afin d’évacuer le trop-plein de rage pour ne pas imploser, il m’arrive quelquefois d’avoir un coup de cœur et de tomber sous le charme d’une personne à l’image de cet auteur-compositeur et interprète engagé qui impose le respect et l’admiration.

Non, je n’exagère pas mes mots en disant cela de quelqu’un qui, ne pouvant pas crier sa complainte dans son propre pays, a pris le chemin de l’exil pour clamer ce qui le brûle au plus profond de ses tripes. Ce vrai baroudeur de la liberté, qui refuse la soumission et la servitude, est de ceux qui puisent leurs racines du chêne et non pas du roseau qui plie au moindre souffle du vent.

Eh bien oui, c’est comme cela qu’il faut qualifier les uns et les autres pour séparer le bon grain de l’ivraie, n’en déplaise à toutes ces girouettes qui tournent au gré des tentations et qui mordent dès que l’appât sent l’oseille.

Lui, n’est pas un chanteur comme les autres, il fait partie de ces messagers des temps modernes qui savent si bien utiliser les mots qu’il faut pour exciter les consciences de celles et ceux qui les écoutent. Si pour beaucoup d’artistes, la chanson est un gagne-pain, pour lui, c’est tout simplement une thérapie dont il a besoin pour évacuer ce qui le tourmente.

A travers ses compositions, c’est toute la sensibilité d’un homme épris de justice et de probité qui s’y dégage. D’une modestie et d’une simplicité exemplaires, cet artiste qui n’aime pas les hommages rendus à l’emporte-pièce, sera bien servi quand il lira ces quelques mots que je lui destine, non pas pour lui jeter des fleurs, mais simplement pour qu’il sache que je me reconnais dans son discernement.

Je l’écoute et j’imagine sa double souffrance, celle de son pays et celle de l’exil. Je l’écoute et je l’imagine dans une autre souffrance, celle qui lui triture les méninges depuis l’esquisse jusqu’à l’enregistrement final de son album. Une souffrance à laquelle s’ajoutent des obligations professionnelles et autres, mais qui n’en est pas une puisqu’elle est associée à un plaisir rehaussé du goût de l’effort qu’on éprouve durant l’exécution de toute œuvre qu’elle soit artistique ou autre.

Je l’écoute et j’imagine toute la tristesse de ces personnes éprises de liberté et de paix face à l’injustice des hommes. Je l’écoute et j’imagine sa réaction face au mensonge des hommes de mauvaise foi. Je l’écoute et j’imagine sa révolte devant la vérité bafouée à laquelle il n’y peut rien.

Devant cet amer constat, il ne lui reste donc que sa guitare et ses mots pour se délester de quelques poids que seuls ceux qui en ressentent la pesanteur peuvent en parler.

Et quand le spleen me saisit, je fais comme Ait Challal Mohand (lien), mais à défaut de pouvoir composer des chansons, j’écris des billets tout en éprouvant une certaine souffrance à l’écriture.

 

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